La Confirmation

La Confirmation peut être conférée à l’église Saint-Etienne.

Pour demander la Confirmation pour vous-même ou pour votre enfant, n’hésitez pas à contacter le chanoine responsable de l’apostolat (rubrique contact).

La vie de l’homme sur la terre est celle du soldat, et ses jours sont comme les jours d’un mercenaire. – Job VII : 7

Jean Fouquet, Le Livre d’Heures d’Étienne Chevalier : La Pentecôte, 1452-1460

Le sacrement de Confirmation à Saint-Étienne

Comme tous les sacrements de l’initiation chrétienne, la confirmation peut être administrée à tout âge. Pour les enfants, le sacrement de Confirmation est ordinairement reçu durant le collège. Outre le catéchisme, il est demandé aux confirmands de suivre une retraite organisée par l’apostolat, de fournir un certificat de baptême (à demander aux archives de catholicité du diocèse dans lequel l’enfant a été baptisé), et d’écrire une lettre à l’évêque exposant le désir de recevoir ce sacrement.

Les jeunes gens et les adultes souhaitant être confirmés pourront s’ouvrir à un chanoine de leur cheminement et de leur désir, afin de recevoir l’instruction nécessaire. Celle-ci se fait ordinairement en intégrant le groupe de catéchisme pour adultes, dirigé par le Chanoine François de Beaurepaire. Tout comme les enfants, il leur sera profitable de se préparer à la confirmation par une retraite. Ils devront fournir un certificat de baptême et écrire une lettre à l’évêque exposant leur souhait. Dans le cas d’un adulte non encore baptisé, il conviendra de suivre le chemin du catéchuménat (voir l’article concernant le baptême).

Peu de temps après ma première communion, j’entrai de nouveau en retraite pour ma confirmation. Je m’étais préparée avec beaucoup de soin à la visite de l’Esprit-Saint; je, ne pouvais comprendre qu’on ne fît pas une grande attention à la réception de ce sacrement d’amour. La cérémonie n’ayant pas eu lieu au jour marqué, j’eus la consolation de voir ma solitude un peu prolongée. Ah ! que mon âme était joyeuse ! Comme les Apôtres, j’attendais avec bonheur le Consolateur promis, je me réjouissais d’être bientôt parfaite chrétienne, et d’avoir sur le front, éternellement gravée, la croix mystérieuse de ce sacrement ineffable. Je ne sentis pas le vent impétueux de la première Pentecôte; mais plutôt cette brise légère dont le prophète Élie entendit le murmure sur la montagne d’Horeb. En ce jour, le reçus la force de souffrir, force qui m’était bien nécessaire, car le martyre de mon âme devait commencer peu après. – Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte Face.

Petit catéchisme du sacrement de Confirmation (extrait du Compendium du Catéchisme de l’Église catholique)

265. Quelle est la place de la Confirmation dans le dessein divin du salut?

Dans l’Ancienne Alliance, les prophètes ont annoncé le don de l’Esprit du Seigneur au Messie attendu et à tout le peuple messianique. Toute la vie et la mission du Christ se déroulent dans une totale communion avec l’Esprit Saint. Les Apôtres le reçoivent à la Pentecôte et annoncent les «merveilles de Dieu (Actes II : 11) ». Par l’imposition des mains, ils transmettent aux nouveaux baptisés le don de l’Esprit lui-même. Tout au long des siècles, l’Église a continuellement vécu de l’Esprit et l’a transmis à ses fils.

266. Pourquoi parle-t-on de la Chrismation ou de la Confirmation?

On dit Chrismation (dans les Églises orientales on parle de Chrismation avec le saint-myron, qui veut dire saint-chrême), parce que le rite essentiel en est l’onction. On l’appelle Confirmation, parce qu’elle confirme et renforce la grâce baptismale.

267. Quel est le rite essentiel de la Confirmation?

Le rite essentiel de la Confirmation est l’onction avec le saint-chrême (huile parfumée, consacrée par l’Évêque). Il s’effectue par l’imposition des mains par le ministre, qui prononce les paroles sacramentelles propres au sacrement. En Occident, cette onction est faite sur le front des baptisés avec ces paroles : « Sois marqué de l’Esprit Saint, le don de Dieu ». Dans les Églises orientales de rite byzantin, l’onction est faite aussi sur d’autres parties du corps, avec la formule : « Je te marque du don de l’Esprit Saint ».

268. Quel est l’effet de la Confirmation?

L’effet de la Confirmation est l’effusion particulière de l’Esprit Saint, comme à la Pentecôte. Cette effusion imprime dans l’âme un caractère indélébile et elle augmente la grâce baptismale. Elle enracine plus profondément la filiation divine. Elle unit plus fermement au Christ et à son Église. Elle renforce dans l’âme les dons de l’Esprit Saint et elle confère une force particulière pour témoigner de la foi chrétienne.

269. Qui peut recevoir ce sacrement?

Toute personne qui a déjà été baptisée peut et doit le recevoir, et cela une seule fois. Pour le recevoir efficacement, le baptisé doit être en état de grâce.

270. Qui est le ministre de la Confirmation?

À l’origine, le ministre en est l’Évêque. Ainsi est manifesté le lien du confirmé avec l’Église dans sa dimension apostolique. Quand c’est le prêtre qui confère ce sacrement – comme cela est habituellement le cas en Orient et dans des circonstances particulières en Occident –, le lien avec l’Évêque et avec l’Église est manifesté par le prêtre, collaborateur de l’Évêque et par le saint-chrême consacré par l’Évêque lui-même.

De quels sentiments de joie et d’amour ne devez-vous pas être pénétrés, mes frères, à la nouvelle d’un tel bonheur !… Oh ! qui de nous ne sentira pas son cœur saisi d’amour et de reconnaissance, ayant l’espérance que, dans peu de jours, l’Esprit-Saint aura choisi sa demeure dans son âme ? Ô mon Dieu ! il me semble que j’aperçois déjà notre âme éprouver le ravissement d’Élisabeth, lorsque la Mère de Dieu vint la visiter, et qu’elle fut remplie si abondamment de cet Esprit de lumière et de ce foyer d’amour. Oh ! non, vous n’avez jamais connu la grandeur de ce sacrement, et les biens qu’il nous procure si nous le recevons saintement. Écoutez Jésus-Christ nous dire comme à ses apôtres avant de monter au ciel : « Encore un peu de temps, et vous recevrez l’Esprit-Saint, préparez-vous par la prière et la retraite, et vous verrez l’accomplissement de ma promesse. » – Le saint curé d’Ars.

La Confirmation d’après le serviteur de Dieu Prosper Guéranger (extrait de L’Année liturgique)

Jésus ressuscité accorde un don inestimable à ses Apôtres, et de ce don procéderont deux Sacrements. Au sixième jour de la création, le Verbe divin avait répandu son souffle sur l’homme dont il avait formé le corps du limon de la terre, et tout aussitôt une âme portant l’image de Dieu vint animer ce corps. Au soir du jour de Pâques, le même Verbe manifesté dans sa chair ressuscitée survient tout à coup au milieu de ses Apôtres. « La paix soit avec vous, leur dit-il. Comme mon Père m’a envoyé, ainsi je vous envoie (Jean XX : 12). » Puis il souffle sur eux, et leur dit avec empire: « Recevez le Saint-Esprit. » Quel est ce souffle qui ne s’adresse pas à tout homme, mais qui est réservé pour quelques-uns ? Jésus l’explique aussitôt : ce souffle communique l’Esprit-Saint. L’Esprit-Saint est donné aux Apôtres, parce qu’ils sont les envoyés de Jésus, de même que Jésus est l’envoyé du Père.

Les Apôtres reçoivent donc cet Esprit divin pour le communiquer aux hommes, de même que Jésus l’a répandu en eux. La tradition de l’Église complète le récit succinct de l’Evangile. Deux Sacrements, ainsi que nous l’avons dit, tirent leur origine de cet acte de Jésus ressuscité ; sa parole a déterminé ensuite les conditions rituelles sous lesquelles le double mystère devra s’accomplir.

Le premier de ces deux Sacrements est la Confirmation, pour l’institution de laquelle nous rendrons grâces aujourd’hui ; le second est l’Ordre, dont nous contemplerons dans quelques jours la dignité : l’un et l’autre, apanage glorieux du caractère épiscopal, qui renferme pour nous la source des dons qui furent conférés aux Apôtres pour la sanctification de l’homme.

Telle est l’importance du Sacrement de Confirmation pour le fidèle, que tant qu’il n’en a pas été marqué, il ne peut être regardé comme chrétien parfait. Sans doute, il jouit, en vertu de son Baptême, des prérogatives d’enfant de Dieu, de membre de Jésus-Christ, de fils de l’Eglise; mais le chrétien est un homme de lutte ; il doit confesser sa foi, tantôt devant les tyrans jusqu’à donner son sang, tantôt en présence du monde, dont les maximes séduisantes ou impérieuses chercheront à l’entraîner dans la défection, tantôt contre les démons, dont l’hostilité est redoutable aux serviteurs du Christ. Le sceau de l’Esprit-Saint imprimé sur son âme lui confère un degré de force que le Baptême n’apporte pas; de citoyen de l’Eglise qu’il était, la Confirmation en fait le chevalier de Dieu et de son Christ. Nous pouvons, il est vrai, combattre et vaincre avec la seule armure du Baptême ; Dieu nous en a assuré le pouvoir; car il sait que le Sacrement qui perfectionne le chrétien n’est pas toujours à notre portée : mais malheur à l’imprudent qui néglige l’occasion d’obtenir le complément de son Baptême ! Nous avons vu, au Samedi saint, avec quel empressement l’Evêque, lorsqu’il administrait en ce grand jour le sacrement de la régénération, achevait son œuvre en donnant l’Esprit-Saint à tous ceux qui venaient de renaître dans le Fils et de recevoir l’adoption du Père.

C’est en effet au Pontife qu’il appartient de dire à nous tous néophytes : « Recevez le Saint-Esprit. » La dignité de ce divin Esprit n’exige pas moins; et si quelquefois, à cause de la nécessité, un Prêtre est appelé par le Vicaire du Christ à administrer ce Sacrement auguste, il ne peut l’accomplir d’une manière valide qu’à la condition d’employer le Chrême consacré par l’Evêque ; en sorte que la puissance du Pontife y paraît toujours en première ligne.

Qu’il est sublime le moment où l’Esprit de force qui confirma les Apôtres eux-mêmes, descend sur les néophytes à genoux autour de l’Evêque I Les bras du Pontife sont étendus au-dessus d’eux; il répand sur leurs âmes cet Esprit qu’il a reçu pour le communiquer; et afin que rien ne manque à la solennité du don qu’il va leur faire, il rappelle la prophétie d’Isaïe qui annonce la descente de l’Esprit sur le rejeton de Jessé élevant sa tige du sein des ondes du Jourdain. « Ô Dieu, dit-il, qui avez déjà régénéré vos serviteurs dans l’eau et le Saint-Esprit, envoyez  maintenant du ciel sur eux cet Esprit aux sept  dons: Esprit de sagesse et d’intelligence, Esprit de conseil et de force, Esprit de science et de piété, Esprit de crainte de Dieu ; et marquez-les tout à l’heure du sceau de la croix du Christ (Pontifical romain. De la Confirmation. Isaïe XI). »

Alors parait le Chrême sacré dont nous avons célébré les grandeurs au Jeudi saint. C’est ici le Sacrement du Chrême, pour parler le langage de l’antiquité, du Chrême en qui réside la vertu du Saint-Esprit. Le Pontife en marque au front chacun des néophytes, et l’Esprit-Saint imprime au même moment sur leurs âmes le sceau de la perfection du chrétien. Les voilà confirmés pour jamais. Qu’ils écoutent donc la voix du Sacrement qui s’est incorporé à eux, et nulle épreuve, nul péril ne seront au-dessus de leur courage. L’huile divine avec laquelle la croix a été tracée sur leur front lui a communiqué cette dureté de diamant que reçut le front du Prophète, et qui défiait tous les traits de ses adversaires (Ézéchiel III : 9).

Pour le chrétien, en effet, la force c’est le salut ; car la vie de l’homme est un combat (Josué VII : 1). Gloire soit donc à Jésus ressuscité qui, prévoyant les assauts que nous aurions à soutenir, n’a pas voulu souffrir que nous fussions inégaux dans la lutte, et nous adonné dans l’admirable Sacrement de Confirmation cet Esprit divin qui procède de lui et du Père, afin qu’il fût notre force invincible ! Remercions-le aujourd’hui d’avoir ainsi complété en nous la grâce baptismale. Le Père qui a daigne nous adopter, a livré son propre Fils pour nous; le Fils nous donne l’Esprit pour habiter en nous: quelle créature que l’homme devenu ainsi l’objet des complaisances de la Trinité tout entière ! Cependant l’homme est pécheur, infidèle ; tant de merveilleux secours sont dépensés sur lui trop souvent en vain ! Rendons hommage à la divine bonté, en nous tenant unis à la sainte Église ; célébrons avec elle dans toute l’effusion de nos cœurs les mystères de miséricorde que l’Année liturgique ramène tour à tour sous nos yeux.