L’Ordre
Et j’entrerai à l’autel de Dieu, au Dieu qui réjouit ma jeunesse. – Psaume XLII : 4.

L’accompagnement des vocations à Saint-Étienne
Si un garçon ou un jeune homme pense avoir la vocation à l’état ecclésiastique, il fera bien de s’en ouvrir à un prêtre de son choix (voir la rubrique « contacts » sur la page d’accueil). À partir de l’adolescence, il pourra être bon de se confier à un directeur spirituel afin d’être accompagné dans ce cheminement qui pourra conduire cette jeune âme, si Dieu le veut, au séminaire. Avant tout, ce discernement doit être enraciné dans la prière.
Nous demandons des ouvriers pour la moisson de Dieu, et cette requête faite à Dieu c’est, en même temps, Dieu qui frappe à la porte du cœur des jeunes qui se considèrent capables de ce dont Dieu les considère capables. – Benoît XVI.
Petit catéchisme du sacrement de l’Ordre (extrait du Grand Catéchisme de saint Pie X)
Qu’est-ce que le sacrement de l’Ordre ?
L’Ordre est le sacrement qui donne le pouvoir d’exercer les fonctions sacrées qui regardent le culte de Dieu et le salut des âmes, et qui imprime dans l’âme de celui qui le reçoit le caractère de ministre de Dieu.
Pourquoi l’appelle-t-on l’Ordre ?
On l’appelle l’Ordre, parce qu’il comporte plusieurs degrés subordonnés les uns aux autres, d’où résulte la hiérarchie sacrée.
Quels sont ces degrés ?
Le plus élevé d’entre eux est l’Épiscopat qui contient la plénitude du sacerdoce ; ensuite le Presbytérat ou le simple Sacerdoce ; puis le Diaconat et les Ordres qu’on appelle Ordres mineurs.
Quand est-ce que Jésus-Christ a établi l’Ordre Sacerdotal ?
Jésus-Christ a établi l’Ordre Sacerdotal dans la dernière Cène quand il conféra aux Apôtres et à leurs successeurs le pouvoir de consacrer la très sainte Eucharistie.
Puis, le jour de sa résurrection, il leur conféra le pouvoir de remettre et de retenir les péchés, les constituant ainsi les premiers prêtres de la nouvelle loi dans toute la plénitude de leur pouvoir.
Quel est le ministre de ce sacrement ?
Le seul ministre de ce sacrement est l’Évêque
La dignité du Sacerdoce chrétien est donc bien grande ?
La dignité du Sacerdoce chrétien est très grande en raison de la double puissance que lui a conférée Jésus-Christ sur son corps réel et sur son corps mystique qui est l’Église, et en raison de la divine mission confiée aux prêtres de conduire tous les hommes à la vie éternelle.
Le Sacerdoce catholique est-il nécessaire dans l’Église ?
Le Sacerdoce catholique est nécessaire dans l’Église parce que, sans lui, les fidèles seraient privés du saint sacrifice de la Messe et de la plus grande partie des sacrements ; ils n’auraient personne pour les instruire dans la foi, ils resteraient comme des brebis sans pasteur à la merci des loups, en un mot l’Église n’existerait plus comme Jésus-Christ l’a instituée.
Le Sacerdoce catholique ne cessera donc jamais sur la terre ?
Le Sacerdoce catholique, malgré la guerre que lui fait l’enfer, durera jusqu’à la fin des siècles, car Jésus-Christ a promis que les puissances de l’enfer ne prévaudraient jamais contre son Église
Est-ce un péché de mépriser les prêtres ?
C’est un péché très grave, parce que le mépris et les injures qui s’adressent au prêtre, atteignent Jésus-Christ lui-même qui a dit à ses Apôtres : » Qui vous méprise me méprise « .
Quel doit être le but de celui qui embrasse l’état ecclésiastique ?
Le but de celui qui embrasse l’état ecclésiastique doit être uniquement la gloire de Dieu et le salut des âmes.
Qu’est-ce qui est nécessaire pour entrer dans l’état ecclésiastique ?
Pour entrer dans l’état ecclésiastique, ce qui est nécessaire avant tout, c’est la vocation divine.
Que faut-il faire pour connaître si Dieu appelle à l’état ecclésiastique ?
Pour connaître si Dieu appelle à l’état ecclésiastique, il faut :
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Prier avec ferveur Notre Seigneur de manifester quelle est sa volonté ;
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Prendre conseil de son Évêque ou d’un sage et prudent directeur ;
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Examiner avec soin si on a les aptitudes nécessaires pour les études, les fonctions et les obligations de cet état.
Celui qui entrerait dans l’état ecclésiastique sans la vocation divine ferait-il mal ?
Celui qui entrerait dans l’état ecclésiastique sans y être appelé de Dieu ferait un mal très grave et se mettrait en danger de perdition.
Les parents qui, pour des motifs humains, engagent leurs fils à embrasser sans vocation l’état ecclésiastique font-ils mal ?
Les parents qui, pour des motifs humains, engagent leurs fils à embrasser sans vocation l’état ecclésiastique commettent eux aussi une faute très grave, parce que, en cela, ils usurpent le droit que Dieu s’est réservé à lui-même de choisir ses ministres, et qu’ils mettent leur fils en péril de damnation éternelle.
Quels sont les devoirs des fidèles envers ceux qui sont appelés aux saints Ordres ?
Les fidèles doivent :
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Laisser à leurs fils et à ceux qui sont sous leur dépendance pleine liberté de suivre la vocation divine ;
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Prier Dieu qu’il daigne accorder à son Église de bons pasteurs et des ministres zélés ; et c’est aussi dans ce but qu’a été institué le jeûne des Quatre Temps ;
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Avoir un respect singulier pour tous ceux qui, par les Ordres, sont consacrés au service de Dieu.
Ô mystère ineffable ! ô sublime dignité des prêtres, auxquels est donné ce qui n’a point été accordé aux anges ! Car les prêtres validement ordonnés dans l’Eglise ont seuls le pouvoir de célébrer et de consacrer le corps de Jésus-Christ. Le prêtre est le ministre de Dieu; il use de la parole de Dieu selon le commandement et l’institution de Dieu; mais Dieu, à la volonté de qui tout est soumis, à qui tout obéit lorsqu’il commande, est le principal auteur du miracle qui s’accomplit sur l’autel, et c’est lui qui l’opère invisiblement. – L’Imitation de Jésus-Christ.
L’Ordre d’après le serviteur de Dieu Prosper Guéranger (extrait de L’Année liturgique)
Nous avons contemplé le Rédempteur instituant les secours sacramentels par lesquels l’homme est élevé et maintenu à l’état de la grâce sanctifiante, depuis le moment de son entrée en ce monde jusqu’à celui de son passage à la vision éternelle de Dieu. Il nous faut maintenant considérer le sublime Sacrement que Jésus a établi pour être la source de laquelle émane sur les hommes cette grâce divine qui prend toutes les formes et s’adapte à tous nos besoins.
L’Ordre est ce Sacrement, et il est ainsi appelé parce qu’il est communiqué à des degrés différents aux membres de l’Eglise qui en sont honorés. De même qu’au ciel les saints Anges sont gradués selon divers rangs inégaux en lumière et en puissance, en sorte que les rangs supérieurs influent sur ceux qui leur sont inférieurs, ainsi dans le Sacrement de l’Ordre, tout est ordonné d’après une harmonie semblable, en sorte que le degré supérieur influe sur celui qui est au-dessous cette puissance et cette lumière qui est la propriété de la Hiérarchie ecclésiastique.
Hiérarchie signifie Principauté sacrée. Cette principauté éclate dans le Sacrement de l’Ordre par trois degrés: l’Episcopat, la Prêtrise, et le Diaconat, dans lequel il faut comprendre les Ordres inférieurs qui en ont été détachés. On appelle cet ensemble Hiérarchie d’Ordre, pour le distinguer de la Hiérarchie de Juridiction. Cette dernière, destinée au gouvernement de la société chrétienne, se compose du Pape, des Evêques et des membres du clergé inférieur auxquels ils ont délégué une portion de leur pouvoir de gouvernement. Nous avons vu comment cette Hiérarchie prend sa source dans l’acte souverain par lequel Jésus, Pasteur des hommes, a donné à Pierre les clefs du Royaume de Dieu. La Hiérarchie d’Ordre, liée intimement à la première, a pour objet la sanctification des hommes par les dons de la grâce dont elle est dépositaire ici-bas.
Au soir de la Pâque, ainsi que nous l’avons rappelé déjà plusieurs fois, Jésus se présente à ses Apôtres et leur dit : « Comme mon Père m’a envoyé, ainsi je vous envoie. » Or le Père a envoyé son Fils afin qu’il fût le Pasteur des hommes, et nous avons entendu Jésus dire à Pierre de paître agneaux et brebis. Le Père a envoyé son Fils afin qu’il fût le Docteur des hommes, et nous avons vu Jésus confier à ses Apôtres le dépôt des vérités qui seront l’objet de notre foi. Mais le Père a envoyé son Fils pour être aussi le Pontife des hommes ; il faut donc que Jésus laisse sur la terre, pour y être exercée jusqu’à la fin, cette charge de Pontife qu’il a exercée lui-même dans toute sa plénitude. Or, qu’est-ce que le Pontife ? C’est l’intermédiaire entre le ciel et la terre ; c’est lui qui rattache l’homme à Dieu, qui offre le Sacrifice par lequel la majesté divine est honorée et le péché de l’homme réparé ; c’est lui qui purifie la conscience du pécheur et le rend juste ; lui enfin qui l’unit à Dieu par les mystères dont il est le dispensateur.
Jésus, notre Pontife, a accompli toutes ces choses par l’ordre du Père ; mais le Père veut qu’elles se continuent ici-bas, lorsque son Fils sera monté aux cieux. Il faut donc que Jésus communique à quelques hommes sa qualité de Pontife par un Sacrement particulier, de même qu’il a conféré à tous ses fidèles l’honneur de devenir ses membres dans le Baptême. L’Esprit-Saint opérera dans ce nouveau mystère, à chacun des degrés du Sacrement. Ce fut lui dont l’opération toute divine produisit la présence du Verbe incarné dans le sein de la Vierge ; ce sera lui qui imprimera sur l’âme de ceux qui lui seront présentés le caractère auguste de Jésus, le Prêtre éternel. Aussi avons-nous vu notre divin Ressuscité, après les paroles que nous venons de rappeler, envoyer son souffle sur les Apôtres et leur dire: « Recevez le Saint-Esprit » , montrant ainsi que c’est par une infusion spéciale de l’Esprit du Père et du Fils que ces hommes sont mis en état a d’être envoyés par le Fils, comme le Fils l’a été « lui-même par le Père ».
Mais ce ne sera pas par le souffle, qui est réservé au Verbe, principe de vie, que les Apôtres et leurs successeurs conféreront ce nouveau Sacrement. Ils imposeront les mains sur ceux qui auront été élus pour cette charge et cet honneur. A ce moment l’Esprit divin couvrira de son ombre ceux qui ont été mis à part et destinés à cette initiation suprême. La transmission du don céleste se fera ainsi de génération en génération, selon les degrés respectifs, conformément à la volonté de l’Hiérarque par lequel et avec lequel l’Esprit-Saint opère ; et lorsque Jésus redescendra pour juger le monde, il retrouvera transmis et conservé intact sur la terre ce caractère qu’il imprima lui-même en ses Apôtres lorsqu’il leur conféra son Esprit.
Contemplons avec amour cette échelle lumineuse de la sainte Hiérarchie que Jésus a dressée pour nous conduire jusqu’au ciel. Au sommet, et dominant les autres degrés, resplendit l’Episcopat qui contient en lui la plénitude de l’Ordre, avec la fécondité pour produire de nouveaux Pontifes, de nouveaux Prêtres, de nouveaux Diacres. Le pouvoir d’offrir le Sacrifice éternel réside en lui, les clefs pour ouvrir et fermer le ciel reposent dans ses mains, tous les Sacrements sont en son pouvoir, la consécration du Chrême et de l’huile sainte lui appartient ; il ne bénit pas seulement, il consacre.
Au-dessous de lui paraît le Prêtre qui est son fils, qu’il a engendré par l’imposition de ses mains; le Prêtre, dont le caractère est si auguste, mais qui ne possède pas cependant la plénitude du caractère de l’Homme-Dieu. Ses mains, toutes sanctifiées qu’elles sont, n’ont pas reçu la fécondité pour produire d’autres prêtres; il bénit, mais il ne consacre pas; il reçoit de l’Evêque le Chrême sacré qu’il est impuissant à faire. Sa dignité est grande cependant ; car le pouvoir d’offrir le Sacrifice est en lui. et son hostie divine est la même que celle du Pontife. Il remet les péchés aux fidèles que le Pontife a placés sous sa conduite. L’administration solennelle du Baptême lui est confiée, quand l’Evêque ne l’exerce pas lui-même, et l’Extrême-Onction lui appartient en propre.
Le degré inférieur est celui du Diacre qui est le serviteur du Prêtre, selon la signification de son nom. Dépourvu du sacerdoce, il ne peut offrir le Sacrifice, il ne peut remettre les péchés, il ne peut donner l’Onction aux mourants ; mais il assiste et sert le Prêtre à l’autel, et pénètre jusque dans la nuée mystérieuse où s’accomplit l’auguste mystère. Les fidèles l’entendent lire avec solennité le saint Evangile du haut de l’ambon. La divine Eucharistie est confiée à sa garde, et il pourrait, au défaut du Prêtre, la distribuer au peuple. Le Baptême pourrait être, dans le même cas, administré par lui solennellement, et il a reçu le pouvoir d’annoncer au peuple la divine parole.
Tels sont les trois degrés de la Hiérarchie d’Ordre, correspondant, selon la doctrine du grand saint Deny, aux trois degrés par lesquels l’homme arrive à s’unir à Dieu: la purification, l’illumination et la perfection. Au Diacre de préparer le catéchumène et le pécheur, en les instruisant de la Parole divine qui les délivrera des erreurs de l’esprit, et leur fera concevoir le repentir de leurs fautes avec le désir d’en être délivrés; au Prêtre d’éclairer ces âmes, de les rendre lumineuses par le saint Baptême, parla rémission des péchés, par la participation à l’hostie sacrée ; au Pontife de répandre en elles les dons de l’Esprit-Saint, et de les élever, par la contemplation de ce qu’il est lui-même, jusqu’à l’union avec Jésus-Christ, dont il possède le complet caractère de Pontife. C’est là le Sacrement de l’Ordre, moyen essentiel du salut des hommes, canal nécessaire des grâces infinies de la divine Incarnation, et qui perpétue sur la terre la présence et l’action du Rédempteur.
Rendons grâces à Jésus pour ce bienfait inénarrable, et honorons comme le trésor de la terre ce Sacerdoce nouveau qu’il a inauguré en lui-même, et qu’il a ensuite confié à des hommes chargés de continuer dans sa plénitude la mission que le Père lui avait donnée. L’action sacramentelle est le grand ressort du monde ; elle est entre les mains du Sacerdoce. Prions pour ceux qui sont établis dans ces degrés redoutables ; car ces degrés sont tout divins, et ceux qui les occupent ne sont que des hommes. Ils ne forment point une tribu, une caste, comme le sacerdoce de l’ancienne Alliance ; l’imposition des mains les enfante de toute race, de toute famille, et inférieurs par nature aux saints Anges, ils sont au-dessus d’eux par leurs fonctions.